Dès la prise de la ville, une chasse aux dignitaires de la junte
sierra-leonaise et à leurs alliés a été déclenchée
par les soldats nigérians. Le commandement de l'ECOMOG a annoncé
samedi sur les ondes de la radio nationale l'instauration d'un couvre-feu
de 20H00 à 06H00 locales peu après avoir pris le contrôle
des bâtiments de la radio.
Il a également appelé tous les fonctionnaires du pays
à se présenter à leur travail dès lundi.
L'opposition guinéenne a demandé vendredi la démission
de Lansana Conté, qui, selon elle, a été "désavoué
par toute l'armée".
Au cours d'une conférence de presse tenue à Conakry,
le président de la Coordination de l'opposition démocratique
(CODEM), M. Mamadou Bâ, a expliqué que si "toute l'armée
s'était rebellée contre le régime, c'est que le président
Conté a été désavoué".
"Dans ces conditions, il devrait prendre la sage décision, ne
serait-ce que par orgueil, de démissionner, a déclaré
M. Ba, qui était entouré d'autres leaders de l'opposition.
Une élection présidentielle doit avoir lieu au mois de
décembre en Guinée.
A son départ de Kinshasa, mercredi, Jackson a « regretté
» de n’avoir pas été reçu par le gouvernement
et s’est dit « heureux de voir que la vie civique est aujourd’hui
vigoureuse en RDC et que les points de vue politiques sont exprimés
notamment à travers une presse active et vibrante ». Pour
sa part, le gouvernement dénonçait la « la violation
des usages diplomatiques » par l’envoyé spécial de
Clinton. Le ministre congolais des Affaires étrangères, Bizima
Karaha, a tenu une conférence de presse mercredi au cours de laquelle
il s’est plaint du comportement de l’ambassade des Etats-Unis d’Amérique
qui n’aurait averti de la visite de Jackson que 30 minutes seulement avant
l’arrivée de celui-ci en République démocratique du
Congo. Soulignant que «Les relations entre la RDC et les Etats-Unis
d’Amérique sont au beau fixe », le ministre des Affaires étrangères
a cependant qualifié Jackson d’envoyé spécial «
très particulier » qui, selon lui, a refusé de se mettre
à la disposition du protocole de l’Etat congolais, préférant
rencontrer « ceux qu’il considère comme des opposants ».
Cet incident, selon Bizima Karaha, n’entamera pas les relations existant
entre Washington et Kinshasa.
C’est le jeudi soir que Tshisekedi, que tout le monde commençait à oublier, a été arrêté pour être relégué dans son village natal du fait, selon Gaëtan Kakudji, ministre de l’Intérieur, d’avoir délibérément violé la mesure de suspension des activités des partis politiques en République Démocratique du Congo. Il lui est reproché d’avoir rédigé et jeté « des tracts subversifs invitant la population à la désobéissance civile par la participation à des manifestations politiques non autorisées » et la « tenue de réunions illégales d’un soi-disant gouvernement de transition issu de la Conférence nationale souveraine », avec pour finalité de « créer des conditions favorables à une attaque armée orchestrée à partir de l’extérieur et empêcher les investisseurs à faire confiance à notre pays ». Tshisekedi devra se consacrer à l’agriculture pour participer à la reconstruction nationale.
Le chef de l’Etat, Laurent Kabila, clôturant la conférence
nationale sur l’administration territoriale, a déclaré, samedi,
faisant allusion à Tshisekedi, que « Un seul individu complice
de la dictature ne peut s'entêter pour entraîner les 54 millions
de Congolais à la violence. », ajoutant que « Tous les
complices de la dictature restés sur place ont des difficultés
à s'adapter au nouvel ordre des choses ». Il a affirmé
encore une fois, « qu'on ne verra plus de dictature dans ce pays.
Nous ne sommes pas des dictateurs. Nous avons chassé la dictature
pour rétablir notre pays dans la démocratie ». Mais,
poursuit-il, « On nous demande de garantir la sécurité
pour que les étrangers viennent investir chez nous. En même
temps on nous accuse de dictature lorsque nous devons faire respecter la
loi et l'ordre. Comment donc concilier les deux choses?…Voici huit, neuf
mois qu'on nous promet de l'assistance en la conditionnant au respect des
droits de l'Homme…Que ceux qui promettent donnent sans condition !».
La veuve et les enfants de Mobutu avaient introduit une action contre
l'entraide judiciaire accordée par la Suisse au gouvernement congolais,
le Tribunal fédéral suisse l'a rejetée.
Selon les juges suprêmes suisses, la mise sous scellés
de la villa qu’occupait Mobutu à Savigny, près de Lausanne,
ne cause pas un préjudice irréparable à ses héritiers
car elle est temporaire. Il en va de même pour les avoirs bancaires
en Suisse de Mobutu et de ses proches estimés, par le gouvernement
suisse à 6 millions de francs suisses (3,5 millions de dollars us)
alors que le gouvernement congolais évalue la somme à plus
de 14 milliards de dollars détournée par Mobutu.