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L’état-major général des Forces armées congolaises
a démenti catégoriquement les allégations de la BBC
et de RFI selon lesquelles les soldats congolais avaient effectué
une incursion, le 12 février, en République Centrafricaine
pour venger leur collègue. Le même communiqué rejette
également l’affirmation selon laquelle la ville d’Uvira avait subi
une attaque d’environ deux heures, mardi 16 février, de la part
des hommes en uniforme venus du Burundi par le lac Tanganyika. Pour l’état-major
général des FAC, les allégations de ces deux chaînes
de radio ne visent qu’à distraire l’opinion et à détourner
la population de l’oeuvre de reconstruction nationale, érigée
en programme prioritaire par le gouvernement.
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Une Conférence sur la territoriale s’est tenue au Palais du Peuple
de Kinshasa, du 12 au 14 février 1998, sur le thème: «La
restauration de l’Etat sur l’ensemble du territoire national par la revalorisation
de la territoriale». Le gouvernement congolais entend ainsi étendre
son autorité sur tout l’ensemble du territoire et endiguer les fléaux
dont les principaux sont, selon les organisateurs : « l’irresponsabilité;
l’improductivité; le tribalisme; le népotisme; le clientélisme
politique; le manque d’esprit d’initiative et de créativité;
la complaisance dans la prise des décisions et dans leur exécution;
le trafic d’influence; la corruption; les intrigues de tout genre; l’improvisation;
la compromission; l’affairisme; les tracasseries administratives et policières,
et l’arbitraire ». Les agents territoriaux auront notamment la tâche
de préparer le recensement de la population en vue des élections
et référendum promis pour l’année prochaine.
Dans son allocution de clôture, Laurent Kabila a déclaré
:
« Certaines autres priorités sont justement mises en
veilleuse pour privilégier l’équipement de la territoriale.
Il faudra donc prendre conscience que ces engins doivent être protégés
de tout esprit d’aventurisme et de tout penchant à utiliser pour
les services autres que ceux de l’administration du pays. Il faudra que
nos territoriaux soient les plus grands responsables, conscients de la
lourdeur de leur tâche que le pays ne peut se construire que s’ils
sont conscients, que s’ils assurent aux bâtisseurs qu’ils soient
nationaux ou étrangers, la possibilité, la facilité
de bâtir; c’est-à-dire chaque territoire devra garantir qu’il
est possible, dans sa juridiction, que tout bâtisseur puisse circuler
librement, en toute sécurité et qu’il saura le protéger
à tout moment. La territoriale nous permettra de revoir la campagne
abandonnée revenir à la vie, être le grand chantier
de reconstruction de notre pays, non par des mots, mais par des actes qu’ils
sont appelés à poser. Nos paysans n’ont pas le droit d’être
condamnés à la misère, à la mendicité
dans leur propre pays. C’est le résultat d’une politique qui a duré
37 ans où l’arrière-pays, donc la paysannerie, son travail
productif, sa vie même étaient négligées au
profit des villes. Par la territoriale, le programme de reconstruction
de notre pays veut que chaque citoyen, chaque paysan participe d’abord
à reconstruire sa propre ville, ait les moyens de payer les frais
de scolarisation de ses enfants, les frais d’hospitalisation et qu’il puisse
se déplacer d’une contrée à l’autre pour échanger
d’expérience et acquérir de nouvelles expériences
ailleurs, plutôt que de rester uniquement cloué dans le fief
de la tribu. Tout cela ne peut se réaliser que si vous, les administratifs
de territoire, accomplissez ce que l’on a dressé comme étant
vos tâches. La conférence de la territoriale est donc la transition
pour la réussite de toute entreprise de reconstruction économique
de notre pays. Vous avez été ici pendant deux jours, le troisième,
nous en sommes à la clôture. Je ne peux plus rien vous apprendre,
parce que vous connaissez ce que nous avons visé et maintenant,
il faudra qu’on se prépare pour aller sur le terrain inoculer à
ceux qui n’étaient pas venus à cette conférence l’esprit
des textes de cette conférence de la territoriale, afin que tout
le monde là-bas participe aux recommandations que notre conférence
vient de nous livrer… » « …Et je pense que si on n’a pas une
administration responsable du programme même de transition, il sera
difficile d’accomplir tout ce que nous voulons, par exemple, le recensement.
C’est donc vous qui êtes capables de réaliser ce recensement,
grâce à ce qu’on vous recommande d’accomplir. Parce que, comment
allait-on recenser des villages perdus, coupés des réseaux
routiers ? Comment aurait-on pu parler de moderniser la vie de ces villages
égarés dans l’immensité de nos forêts et savanes,
sans connexion des unes aux autres ? Et comment allait-on parler d’élire,
de voter, tant qu’on avait pas les moyens d’informer ceux qui devaient
voter, parce qu’on ne pouvait pas tout simplement les toucher là-bas?
Je pense que tout cela, c’est-à-dire, la possibilité de recensement,
la possibilité d’élection, de référendum, tout
cela n’est possible que si le programme de la territoriale est accompli
et non le contraire… »
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Laurent-Désiré Kabila, président de la République
démocratique du Congo se trouve actuellement en Suisse en séjour
"strictement privé, selon le ministère suisse des Affaires
étrangères. Face à l’absence de commentaires officiels,
côté congolais, les spéculations vont bon train : Certaines
informations font état d’un séjour pour des raisons médicales,
d’autres pensent que Kabila chercherait à activer la récupération
des biens et avoirs que Mobutu et ses proches ont accumulé en Suisse.
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Vingt-six dignitaires du régime de Mobutu incarcérés
depuis plusieurs mois à Kinshasa pour "détournements de biens
publics" ont été mis en liberté provisoire mercredi
et jeudi.
Dix d'entre eux ont été libérés et placés
en résidence surveillée jeudi à Kinshasa, il s'agit
notamment de MM. Tshibwabwa Ashila Pashi et Selemani mwana Yile, anciens
ministres et de Mme Nzuzi wa Mbombo, ancien gouverneur de province et cadre
du MPR.
Mercredi, 16 autres détenus avaient bénéficié
de la même mesure : il s’agit notamment de Cléophas Kamitatu,
ancien ambassadeur et ministre, Alphonse Kithima bin Ramazani, ancien dirigeant
du MPR et Joseph Landu Lusala Khasa, ancien PDG de l'Agence congolaise
de presse.
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Le chef du régime burundais, le major Pierre Buyoya a défini
lundi quatre priorités de son gouvernement: sécurité,
processus de paix, augmentation de la production et lutte contre les malversations
économiques.
Au cours d'une conférence de presse à Bujumbura, il a
estimé que la situation sécuritaire était "maîtrisée",
même si elle demeure "perturbée" dans certains endroits de
la capitale et à l'intérieur du pays.
Pourtant, des tirs ont encore été entendus lundi matin
dans les collines de Bujumbura rural qui surplombent la capitale.
"Il y a des tirs de harcèlement autour de Bujumbura", a reconnu
le major Buyoya. "Des groupes armés" font encore "un combat de harcèlement,
combat type de la guérilla" a-t-il indiqué, mais "ces groupes
sont actuellement affaiblis."
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Le conseil de guerre de Bujumbura a examiné vendredi "le dossier
Bagaza". Jean-Baptiste Bagaza, ancien chef de l’Etat est accusé
de complot contre Pierre Buyoya.
Le conseil de guerre a mis l'affaire en délibéré,
la défense ayant invoqué une exception d'incompétence
et d'illégalité.
Neuf personnes, dont le capitaine Nzeyimana Protais, le caporal-chef
Paul Bizimana, un magistrat supérieur Isidore Rufyikiri et deux
membres du comité directeur du Parti pour le Redressement National
(PARENA) sont inculpées dans cette affaire.
Bagaza est en résidence surveillée depuis février
1997, il a refusé de comparaître vendredi.
Selon un de ses proches, "Il ne peut pas venir devant le conseil de
guerre alors qu'il jouit d'un privilège de juridiction pour sa qualité
d'ancien chef d'Etat. Il est justiciable uniquement devant la chambre judiciaire
de la Cour suprême,".
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Les dirigeants de huit pays africains réunis samedi à Kampala
ont décidé de maintenir l'embargo économique contre
le Burundi en vigueur depuis 18 mois, dans le but de contraindre Buyoya,
à négocier avec les rebelles.
"La décision a été prise à l'unanimité,
les sanctions seront maintenues", a déclaré l’Ougandais Yoweri
Museveni à l'issue d'une réunion qui a duré trois
heures.
Le ministre burundais des Affaires étrangères Luc Rukingama
a qualifié la décision de "très mauvais pas dans la
mauvaise direction" et déclaré à la presse que "la
population burundaise souffre de la famine à cause des sanctions
depuis un an et demi."
Rukingama a affirmé que les participants avaient été
divisés "certains" étant "pour la paix" (la levée
de l'embargo), "d'autres non".
L'Ouganda et la Tanzanie auraient fait pression pour le maintien des
sanctions, selon des sources proches de la conférence, malgré
des appels de responsables religieux et de diplomates pour une levée
ou un allégement de l'embargo, dont souffre la population.
Le Conseil national pour la défense de la démocratie
dirigé par l'ancien ministre de l'Intérieur Leonard Nyangoma
avait annoncé mardi qu'il suspendait sa participation aux négociations
jusqu'à ce que "les dirigeants génocidaires de Bujumbura
renoncent publiquement au massacre des civils innocents."
Yoweri Museveni a justifié le maintien des sanctions en affirmant
que les coutumes africaines voulaient que lorsqu'un homme battait sa femme,
"les voisins ne restent pas les bras croisés". Il a ajouté
que les sanctions étaient la seule méthode pacifique pour
faire pression sur Buyoya et que la région était à
la recherche d'une formule pour mettre fin à la guerre civile qui
a fait 200.000 morts depuis 1993. Il a d'autre part accusé le régime
du major Buyoya d'"usurper la volonté populaire" et estimé
que le choix se limitait à trois options: "maintenir le statu quo;
exercer des pressions pacifiques par le biais des sanctions; exercer des
pressions violentes par la lutte armée".
Nyangoma a envoyé un message au sommet pour demander aux dirigeants
des pays de la région une "aide morale, politique et matérielle"
pour sa guérilla.
Etaient présents samedi à Kampala les présidents
Daniel Arap Moi du Kenya, Benjamin Mkapa de Tanzanie, Frederick Chiluba
de Zambie, le Premier ministre éthiopien Meles Zenawi, les ministres
des Affaires étrangères de la République démocratique
du Congo, du Zimbabwe et du Rwanda, le secrétaire général
de l'Organisation de l'Unité Africaine (OUA), Salim Ahmed Salim,
et Julius Nyerere.
